Nicolas Sarkozy réconforte Rachida Dati et tacle Rama Yade
La vie d'un gouvernement, c'est fait de départs et de retours", déclare le président à sa ministre de la Justice, investie aux européennes. "J'ai plus de respect pour ceux qui conduiront le combat que pour ceux qui suivent le combat des autres", poursuit-il, visant Rama Yade.
"La vie d'un gouvernement, et j'en sais quelque chose, c'est fait de
départs et de retours", a lancé Nicolas Sarkozy, samedi 24 janvier, à
sa ministre de la Justice. Rachida Dati a accepté de quitter le
gouvernement pour se faire élire au Parlement européen de Strasbourg.
Le président, qui a fait pression sur Rachida Dati pour qu'elle accepte
de se présenter derrière le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, a
longuement salué, devant le conseil national de l'UMP, les deux
candidats franciliens. Ils formeront "le plus formidable tandem
complémentaire que la vie politique française ait connu depuis
longtemps".
La candidature de Dati en numéro 2 est "proprement historique"
Saluant l'apport de cette désignation à la progression de la "diversité" en politique, Nicolas Sarkozy a assuré que "la décision (...) de mettre à la tête de la première région de France par le nombre d'habitant Rachida et Michel (...) est proprement historique". "Aucune autre formation politique n'a osé jusqu'à présent le faire."
Il s'est aussi appesanti pour dénoncer ceux qui ont renâclé à se
présenter. "Qu'est-ce que c'est que cette attitude qui consisterait à
dire que l'Europe, c'est pas ce qu'il y a de plus important pour
l'avenir de notre continent?", a-t-il stigmatisé, visant implicitement
Rama Yade. "Dans notre famille politique, j'ai plus de respect,
d'amitié, de reconnaissance pour ceux qui conduiront le combat que pour
ceux qui suivent le combat des autres", a-t-il encore ajouté. "Quand il
faut gagner, on n'a pas besoin de suiveurs. On a besoin de gagneurs."
Nicolas Sarkozy a dû insister pour convaincre Rachida Dati de se
présenter. Avant elle, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama
Yade a aussi décliné la proposition, déclenchant la colère du président
qui avait parlé de "caprice" et d'"erreur incompréhensible".