France: Motion de censure PS contre le gouvernement au coeur de la semaine politique
La
semaine politique va être encore marquée par une activité parlementaire
intense, avec en particulier la motion de censure que le PS défendra
mardi contre la politique du gouvernement face à la crise, à deux jours
d'une grève nationale.
Après
une crise sans précédent la semaine dernière au Palais-Bourbon, qui a
vu les députés PS boycotter les débats pour protester contre la réforme
du travail parlementaire, l'ambiance promet d'être à nouveau électrique
dans l'hémicycle même si droite et gauche ont donné quelques signes de
décrispation.
Mardi après-midi sont en effet programmés coup sur coup à l'Assemblée
le débat sur la motion de censure et le vote de la réforme du travail
législatif ! Cette
motion socialiste, la première de l'ère Aubry et la deuxième pour le
gouvernement Fillon, n'a bien entendu aucune chance d'être adoptée,
l'UMP disposant d'une très confortable majorité.
Quelques jours après avoir présenté son contre-plan de relance,
l'opposition veut toutefois s'en servir comme d'une tribune pour
dénoncer la politique du gouvernement face à la crise.
Une initiative qu'a déplorée François Fillon samedi au conseil national de l'UMP: "il y a plus urgent à faire que d'allumer la querelle (...) nous vivons des heures graves et l'Histoire jugera les oppositions systématiques avec une sévérité redoublée par le poids de l'enjeu".
Les socialistes veulent par ailleurs se poser en défenseurs des "libertés individuelles", menacées de toutes parts selon eux depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Ils prendront notamment appui sur la réforme du travail législatif qui, en encadrant le droit d'amendement et en limitant la durée des débats, va selon eux bâillonner" l'opposition et, plus largement, le Parlement.
Au
Sénat comme à l'Assemblée, le reste de l'agenda sera tout aussi chargé.
Au menu des députés, le texte Boutin sur le logement -en souffrance
depuis plusieurs mois- à partir de mardi et le vote mercredi sur la
prolongation de la mission des soldats français à l'étranger (Kosovo,
Liban, Côte d'Ivoire, Tchad, République centrafricaine), une obligation constitutionnelle désormais.
Les sénateurs s'empareront eux, mardi, du Grenelle de l'environnement
qui avait été voté, à l'Assemblée, à l'unanimité, une première sous le
quinquennat Sarkozy. Députés
et sénateurs vont aussi tenter, mercredi, en commission mixte
paritaire, de se mettre d'accord sur un texte commun sur l'audiovisuel
public. Une tâche d'autant plus difficile que la majorité n'est pas sur
la même longueur d'ondes dans les deux chambres, notamment sur
l'épineuse question de la redevance TV.
Des tractations surveillées de près par Nicolas Sarkozy, à l'origine de
la suppression de la publicité en soirée sur France Télévisions. Le
même jour, le chef de l'Etat recevra à l'Elysée le co-fondateur du
groupe informatique Microsoft, Bill Gates. Il doit également effectuer
mardi un déplacement en province.
Côté partis politiques, le Parti de Gauche (PG), fondé par le sénateur
Jean-Luc Mélenchon, qui a claqué la porte du PS avant le Congrès de
Reims, tient son Congrès fondateur du 30 janvier au 1er février à
Limeil-Brevannes (Val-de-Marne). Samedi, Vincent Peillon (PS), proche de Ségolène Royal, tiendra à l'Assemblée la première réunion du nouveau
courant "L'espoir à gauche", créé autour de l'ex-candidate à la présidentielle de 2007.