Kouchner, ministre des factures étrangères
Quai d’or frais / mardi 13 janvier par Xavier Monnier
817
000 euros, c’est la somme qu’a réglé en 2008 le Gabon à une boîte de
conseil pour laquelle a bossé Bernard Kouchner. La diplomatie française
fait encore recette.
Une
fois le travail fait, les factures éditées, demeure pour tout
prestataire de service, une petite difficulté. Se faire payer. Surtout
quand il s’agit de commandes publiques.
Africa Steps/Imeda, enregistrées au registre du
commerce de Paris comme sociétés de conseils et de gestion et sises à
la même adresse du 130 boulevard Saint-Germain, en ont fait l’amère
expérience. Avec des créances en latence avec l’Etat gabonais pour un montant total de 817 000 euros début 2007.
Une somme tout de même, pour ces deux boîtes de
consultants dont les dirigeants présentent un joli cursus. Aujourd’hui
encore gérant d’Imeda, Eric Danon devient, le 8 août 2007, ambassadeur de France à Monaco,
avant d’être envoyé à Genève en février 2008 pour représenter la France
à la conférence du désarmement. Toujours gérant d’Africa Steps, Jacques
Baudouin œuvre quant à lui comme conseiller presse et communication du
ministère des Affaires Etrangères. Pas du menu fretin.
COMMUNIQUE DE BERNARD KOUCHNER MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES
Kouchner, un ministre pour qui les affaires ne sont pas étrangères
© Nardo
D’autant que les deux hommes ont fait travailler du beau linge pour le Gabon. Deux contrats en bonne et due forme avec le ministère de la Santé. L’un courant sur 2003-2005 portant sur « un audit complet du système gabonais et proposition de réforme ». Le second, débutant en 2004, a trait à « l’élaboration d’un nouveau plan national de développement sanitaire ». Deux bels et bons projets auxquels sont associés « Bernard Kouchner président de BK conseils », comme le montrent les deux documents exhumés par Bakchich ci-dessous, et issus du défunt site d’Imeda.
Pour bien lire le texte, cliquez sur l’image, puis sur « zoom » :
Contrat Imeda (I)
Contrat Imeda (II)
Bref, malgré la proximité avec le French doctor, ministre préféré des Français, inventeur du droit d’ingérence, etc… le gouvernement gabonais a traîné des pieds pour régler la douloureuse.
Heureusement, pour Imeda et ses prestataires, est venu le doux été 2007. Le 8 août, Eric Danon devient ambassadeur de France à Monaco. Et une semaine plus tôt, le 2 août, sa future excellence se fend d’un fax fort amical à l’attention du trésorier payeur général du Gabon.
« Cher Blaise, comme vous le savez, les deux sociétés accomplissent de nombreuses missions au Gabon pour le compte du gouvernement. Nous avons reçu le mois dernier, de S.E. le chef de l’Etat, l’assurance que notre dernière facture serait rapidement honorée. En conséquence, celle-ci a été transmise au ministre d’Etat Paul Toungui, je vous l’adresse de même ci-joint ».
Pour bien lire le texte, cliquez sur l’image, puis sur « zoom » :
Dans la chaleur de l’été, Imeda a facturé
Les consultants relancent l’état gabonais, lents à payer les oeuvres de conseils d’Imeda. A noter, le présent de l’indicatif utilisé….
Les petites factures des amis de Kouchner
Pour son travail, Imeda revendique un reliquat de 817 000 euros, qui ne seront réglé qu’en 2008, soit plusieurs mois après le retour d’Eric Danon, Bernanrd Kouchner et Jacques Baudouin dans la diplomatie française
Un envoi intéressant, qui atteste que les deux sociétés des diplomates « accomplissent » encore en 2007 des missions au Gabon. Selon Pierre Péan, dont les bonnes feuilles du futur bouquin ont été publiés par Marianne2.fr, le règlement de ces factures a été discuté par Bernard Kouchner soi-même, consultant devenu ministre des Affaires Etrangères, lors d’une entrevue avec le président Bongo, le 25 mai 2007.
La moiteur de l’été austral a, semble-t-il, empêché la question d’être réglée. Un deuxième fax d’Eric Danon, ambassadeur à Monaco et gérant d’Imeda, atterrit le 17 septembre 2007, sous le tampon du Trésorier Payeur général du Gabon. Le jour même de la présentation des lettres de créance de Danon à Albert II de Monaco.
Et son excellence Danon d’arguer. « À la suite d’un entretien avec le chef de l’Etat et d’une conversation aujourd’hui même avec le ministre d’Etat Paul Toungui, ce dernier me demande de vous faire parvenir à nouveau notre dernière facture pour paiement rapide ».
Imeda relance les paiements en septembre
Toujours en souffrance, les factures des éminents consultants désormais diplomates sont renvoyés au trésorier du Gabon
Installée par la France, la bureaucratie gabonaise en a conservé une certaine langueur. Selon le relevé d’opérations du Trésor public gabonais, la dite facture n’a été honorée qu’en 2008. En deux fois. Le 24 janvier et 11 mars 2008.
Ainsi, durant le premier trimestre 2008, l’Etat gabonais a reversé près d’un million d’euros à deux sociétés gérées par des proches du ministre des Affaires étrangères, pour des contrats sur lesquels a bûché le dit ministre. Original. Et peut-être un brin gênant, quand il s’agit de discuter avec les autorités gabonaises et Omar Bongo, fort nerveux après les multiples plaintes qui les touchent en France. Au moins le ministre a-t-il toujours été très discret sur la question… Étonnamment, depuis ces règlements, Eric Danon a été muté de Monaco à la conférence de désarmement de Genève. Ni Jacques Baudouin, ni Bernard Kouchner, qui a confirmé lundi matin sur Europe 1 être « très fier » de son travail sur le Gabon, n’ont répondu à nos questions. Seul Eric Danon, bien urbainement, a confirmé à Bakchich qu’il avait relancé l’Etat gabonais pour « ce reliquat ». La principale question qui demeure. Le montant de la somme reversée par Imeda, après règlement à la société de Bernard Kouchner. Les comptes 2008 de BK consultants n’ont pas encore été déposés au greffe du tribunal. Nul doute que leur consultation sera enrichissante.
D’autant qu’étrangement, une semaine après le règlement de cette douloureuse, le 18 mars 2008, Jean-Marie Bockel, grand pourfendeur de la Françafrique en général, et d’Omar Bongo en particulier, sera débarqué de son poste de secrétaire d’Etat à la coopération…
Selon nos informations, le président gabonais a laissé le choix à la France. Dévoiler les factures ….ou la tête de son ennemi.
A lire ou relire sur Bakchich.info
En mars 2008, sitôt qu’Omar Bongo eut réglé 817 000 euros à une société pour laquelle a travaillé Bernard Kouchner, il obtenait la tête du secrétaire d’Etat à la Coopération qui le critiquait.
« Sarko en Afrique », Kouchner à poil
Le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, a concentré tous les errements de la France en Afrique, tout en déshabillant totalement le Quai d’Orsay. Un essai brillant des journalistes Glaser et Smith.
Plainte judiciaire, passage en urgence à l’hôpital, guerre de succession… Le président du Gabon, Omar Bongo, vit une difficile fin d’année. Prémisses de fin de règne ?
Bernard Kouchner, ministre hors-la-loi
En dehors de toute légalité constitutionnelle, le French Doctor est toujours patron de sa boîte de conseils, BK consultants. Qui a travaillé pour des pays envers lesquels le ministre est peu (…)
Les titres auxquels vous avez (presque) échappé
Bernard, un ministre à Kouchner dehors
Kouchner, ministre au Quai d’or frais
Les dépassements d’honoraires du French doctor
Kouchner et la Bongo family
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le vendredi 6 février à 22:55, Arc-en-ciel a dit :
Mesdames, Messieurs, je voudrais d’abord saluer le courage qu’ont eu les journalistes de Bakchich pour publier ces quelques vérités parmi des milliers d’autres plus graves et effrayantes concervées dans les coffres de l’Elysée. Je voudrais aussi vous annoncer en tant que gabonais que la fin du régime dictatorial de Bongo Ondimba et ses complices comme le bandit Kouchner, s’annonce plus tragique que l’on en commente aujourd’hui. Quel pays ? Pour 1,3 millions d’habitants analphabètes, on conseille un ministère de la santé qui compte 5 vieux hôpitaux pour 1 million d’euro (656.000.000 F CFA), soit la moitié de son budget annuel, à quand les politiques francais finiront de développer le terroriste étatique qui n’est autre que le crime contre l’humanité ? Combien de contrats le Conseil de Kouchner a signé avec la France où au delà de l’orgueil, les francaises et les francais croupissent dans une pauvreté sans précédant, sans une politique valable de sécurité sociale, hôpitaux délabrés, insalubrité, exode rural par manque d’infrastructures. Mais une chose est sûre et certaine, la jeunesse gabonaise n’agira pas comme celle au sortir de l’esclavage et la colonisation, ceux qui gardent Bongo au pouvoir et qui pillent nos richesses payeront le prix le plus cher, où qu’ils soient. Voilà la démocratie made in France. Pendant plus de 40 ans de dictature protégée par la France corrompue, vous payerez par le sang, la misère, la pauvreté et les injustices que subissent jusqu’aujourd’hui les Gabonais.
Bon courage, chers journalistes !
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le vendredi 6 février à 18:12, naïve a dit :
Tout cela ne change guère, souvenons-nous des paroles de Coluche, doite ou gauche, l’un vous prévient et l’autre pas mais on se fait "enc.." quand même. La morale économiste voudrait que les patrons touchent au maximum 50 smic, prenons donc nos calculettes et voyons combien de smic touche M. K ou même combien de smic Ségo sort de sa poche pour faire ses voyages (pour quoi faire ?) et bien sur, prenons nos calculettes pour tous nos bien pensants de gauche de droite ou d’ailleurs, l’argent n’a pas d’odeur et n’adhère à aucun parti… Aie confiance mon enfant qu’ils disent !
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le mardi 3 février à 21:13
"[Cet article est publié dans Bakchich depuis le mardi 13 janvier 2009]"
Cette insistance, couplée à celle de Marianne2, m’avait intrigué. Colette Breackman en donne une explication plausible.
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le mardi 3 février à 22:04, Xavier Monnier a dit :
Laissons, si vous permettez,de côté Marianne2 ou Péan… Qu’un ministre des Affaires étrangères soit aussi lié à un Etat étranger nous parait intriguant, qu’il viole la constitution aussi. Apres, si vous cherchez un complot, il faudra passer votre chemin
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le mardi 3 février à 23:07
Colette Breackman ne délire à aucun moment sur le complot que vous évoquez, elle évoque plus sûrement "une lutte de clans".
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le mardi 3 février à 17:43, liberator a dit :
De plus les comptes des deux societés citées (Africa Steps et Imeda) n’ont pas ete deposés en 2006 comme l’exigent les textes en vigueur !!!!!
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Kouchner, ministre des factures étrangères
le samedi 31 janvier à 14:52
Un livre sort sur Kouchner, je n’aime pas Pean mais la si la tête de Kouchner tombe après la sortie de ce livre, j’applaudirai des deux mains !