Nicolas Sarkozy : "Je maintiens ma confiance" en Bernard Kouchner
Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi soir qu'il maintenait sa "totale confiance"
en Bernard Kouchner, éclaboussé par le livre de Pierre Péan Le Monde selon K
. qui l'accuse de conflit d'intérêts . "Il me dit qu'il n'y a aucun
conflit d'intérêts, je le crois et je lui maintiens ma confiance", a déclaré le
chef de l'État lors de son intervention télévisée consacrée à la crise .
"Monsieur Kouchner a-t-il des ennuis avec la police ? Monsieur Kouchner a-t-il
des ennuis avec la justice ? Non", a appuyé Nicolas Sarkozy.
"Un
monsieur fait un livre, il ne m'appartient pas de juger de la qualité de ce
livre. Dans ce livre, ce monsieur dit que Bernard Kouchner n'a rien fait
d'illégal, et le petit système médiatique s'emballe et accuse monsieur
Kouchner", a lancé le Président. "Je devrais dire, moi, au ministre des Affaires
étrangères Bernard Kouchner qui a eu le courage d'apporter son talent, et il est
grand, au service de la politique étrangère de la France, que je le lâche parce
qu'il y a un livre qui a été fait ?", s'est-il exclamé.
Péan accuse
Kouchner de mélange des genres
L'ouvrage de Pierre Péan dresse une critique sévère des
positions de politique étrangère de Bernard Kouchner, en particulier sur le
Rwanda, et l'accuse de mélange des genres entre activités publiques et privées.
La principale accusation concerne des activités de consultant de Bernard
Kouchner dans le secteur de la santé en Afrique, entre 2002 et 2007. D'après le
journaliste, il aurait mené ces activités pour deux sociétés privées, Africa
Steps et Iméda, gérées par deux proches, alors qu'il présidait en même temps un
groupement d'intérêt public, Esther, consacré à la coopération internationale
hospitalière. Pierre Péan affirme que ces sociétés ont vendu pour près de 4,6
millions d'euros de contrats de conseil sur la réforme des systèmes de santé au
Gabon du président Omar Bongo Odimba et au Congo de Denis Sassou Nguesso. Selon
lui, une partie de ces sommes n'aurait été recouvrée par les sociétés qu'après
l'entrée en fonction de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay, le 18 mai 2007.
Interrogé sur une information du Nouvel Observateur selon
laquelle soit dans son entourage soit des gens proches de l'Élysée auraient
alimenté le livre de Pierre Péan contre Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy a
ironisé sur la "crédibilité" qu'il accordait à l'hebdomadaire. "Le Nouvel
Observateur , c'était ce journal qui était sûr que j'avais envoyé un SMS.
Vous voyez la crédibilité que je lui fais", a lâché laconiquement le chef de
l'État.
Par ailleurs, après sa rencontre jeudi à Washington avec Hillary
Clinton, Bernard Kouchner a assuré avoir reçu le soutien de son homologue
américaine Hillary Clinton. Il a évoqué la question avec elle, laquelle lui a
répondu en notant avoir elle-même été l'objet de beaucoup de livres critiques à
son égard.