Le Soudan refuse un visa à Goukouni Weddeye
L’ancien président tchadien, Goukouni Weddeye,
a accusé mardi les autorités soudanaises de lui refuser depuis deux ans
un visa d’entrée au Soudan alors qu’il souhaitait s’y rendre pour faire
avancer la cause de la paix au Tchad. "Je souhaitais me rendre sur
place pour rencontrer mes compatriotes et les autorités soudanaises
afin de discuter de la paix au Tchad, car cela passe également par la
paix au Darfour", a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à la PANA.
Plusieurs factions rebelles tchadiennes se servent du Soudan comme
bases- arrières dans leur lutte armée contre le régime du président
tchadien Idriss Déby à quile régime de Khartoum reproche son soutien au
Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM). "Lorsque je rencontre les
responsables soudanais, ils promettent de régler rapidement mon
problème de visa. Ensuite, ils ne tiennent pas leur promesse. En
réalité, j’ai compris que le Soudan est déterminé à renverser le
président Déby en s’appuyant sur des rebelles tchadiens", a commenté
celui qui fut chef de l’Etat tchadien de 1979 à 1982.
Pour lui, le moment est venu pour tous
les Tchadiens de comprendre que seule une solution négociée peut
permettre à leur pays de sortir de l’impasse politique. "Les rebelles
pensent que Déby est fragile et qu’ils peuvent le renverser par la
force. Le président Déby pense, quant à lui, qu’il peut imposer la paix
au Tchad par les armes. Ils sont tous dans l’erreur", a dit l’ancien
chef du Front de libération nationale du Tchad (FROLINAT).
Il a regretté que le Soudan accorde facilement le visa à ceux qui
rentrent sur son territoire pour acheter des armes mais pas à des
personnalités, comme lui, engagées dans la recherche de la paix au
Tchad. L’ancien chef de l’Etat tchadien est porteur d’une initiative de
paix connue sous le nom de "Groupe de Libreville", qui bénéficie du
soutien du président gabonais Omar Bongo Ondimba.
"A ce sujet, j’ai été voir le président
Bongo Ondimba avec qui nous avons arrêté un certain nombre de principes
auxquels le président Idriss Déby a adhéré. Cette initiative n’a pas
prospéré à cause du comportement du président Déby et des mouvements
rebelles tchadiens", a dit l’ancien président qui vit en exil à Alger.
Selon différentes sources, le régime du président Déby et les
mouvements rebelles tchadiens ont procédé ces derniers mois à des
achats massifs d’armes, dans la perspective d’une reprise des
affrontements avant la prochaine saison des pluies.
"Il faut penser à ramener la paix au Tchad par d’autres moyens.
J’appelle les Tchadiens, toutes sensibilités et toutes origines
confondues, à se retrouver autour d’une table pour faire la paix",
a-t-il déclaré, ajoutant : "Je les appelle à éviter à leur pays des
pertes inutiles. Ce ne sont pas les armes obsolètes qui feront la paix
au Tchad".
Source: http://www.afriquejet.com/