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ALHOURIYA
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16 janvier 2009

Vladimir Poutine optimiste sur la reprise des livraisons de gaz

BERLIN/MOSCOU - Le Premier ministre russe Vladimir Poutine se montre optimiste sur la conclusion prochaine d'un accord permettant de reprendre les livraisons de gaz à l'Europe, alors que Bruxelles affiche des signes d'impatience.

     

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine se montre optimiste sur la conclusion prochaine d'un accord permettant de reprendre les livraisons de gaz à l'Europe grâce au consortium qu'il propose de mettre sur pied avec les grandes compagnies européennes. (Reuters/Fabrizio Bensch)

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine se montre optimiste sur la conclusion prochaine d'un accord permettant de reprendre les livraisons de gaz à l'Europe grâce au consortium qu'il propose de mettre sur pied avec les grandes compagnies européennes. (Reuters/Fabrizio Bensch)

"Nous approchons d'accords intéressants qui pourraient déboucher sur une solution", a déclaré Poutine lors d'un point de presse avec son homologue allemande Angela Merkel.

Il faisait référence au consortium qu'il a proposé de mettre sur pied avec les grandes compagnies européennes, l'italien Eni, le français GDF Suez et l'allemand E.ON Ruhrgas. Poutine devait rencontrer certains des représentants de ces groupes, dont le Français Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez.

Ce montage devrait permettre de faire repartir immédiatement l'approvisionnement gazier de l'Europe, le temps de résoudre le différend gazier entre la Russie et l'Ukraine, c'est-à-dire pendant que Moscou et Kiev négocient sur les droits d'approvisionnement et de transit.

Poutine doit rencontrer son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko à Moscou samedi sur la question de fond du prix du gaz que doit payer l'Ukraine.

"Nous avons approché nos principaux partenaires occidentaux, E.On Ruhrgas, Gaz de France, ENI et notre partenaire autrichien en leur demandant de partager le risque de la fourniture du gaz technique à l'Ukraine", a détaillé Poutine.

"Lors des discussions d'hier et d'aujourd'hui, j'ai compris que nos partenaires étaient d'accord avec cette proposition."

"RÉUNION DE LA DERNIÈRE CHANCE"

Mais E.ON Ruhrgas a indiqué que les discussions devaient se poursuivre, tandis que la chancelière allemande a insisté sur la nécessité d'une résolution du différend russo-ukrainien.

"Je pense qu'il est dans l'intérêt de la Russie que le gaz soit livré à l'Europe occidentale", a déclaré Angela Merkel.

"Tout à fait", lui a répondu Poutine qui a aussi déclaré que la Russie trouvait intolérable qu'on attende de la Russie qu'elle fournisse le gaz à ses dépens alors qu'elle estime ne pas être responsable des perturbations.

Le monopole russe Gazprom avait auparavant donné les grandes lignes du montage pour fournir le gaz dont la compagnie publique ukrainienne Naftogaz dit avoir besoin pour rétablir la pression dans les tuyaux.

"Nous vendrons ce gaz au prix du marché, c'est-à-dire autour de 450 dollars (le mètre cube)", a déclaré le vice-président de Gazprom Alexandre Medvedev lors d'une téléconférence.

Selon les calculs de Reuters, cela reviendra à un prix de 162 millions de dollars payé par le consortium pour janvier, 270 millions de dollars pour février et autant pour mars.

A Bruxelles, la Commission européenne a estimé que la réunion de samedi entre Poutine et Timochenko était celle de la "dernière chance".

"La Commission européenne estime que les réunions des jours à venir offrent la dernière et meilleure chance pour la Russie et l'Ukraine de faire la preuve qu'elles sont sérieuses dans leur volonté de résoudre leur différend", a déclaré un des porte-parole de l'exécutif européen, Johannes Laitenberger.

TENTATIVE DE DIVISION?

"Le gaz doit circuler. Nous considérerons ce moment comme un test pour savoir s'ils sont ou pas des partenaires crédibles."

Paolo Scaroni, l'administrateur délégué d'Eni, également présent à Berlin, a indiqué qu'il pensait qu'un accord sur des propositions concrètes était une question d'heures.

Eni est le numéro un européen du gaz et principal utilisateur de l'oléoduc ukrainien.

A Bruxelles, en revanche, on se montrait peu enthousiaste sur une réunion distincte qui doit se tenir à Moscou avec les importateurs, proposée par le président russe Dmitri Medvedev.

Mais, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, l'exécutif européen a indiqué qu'il y participerait avec les représentants de la présidence tchèque de l'UE, si les dirigeants russes et ukrainiens y participaient aussi.

Bruxelles craint que la réunion proposée par Medvedev ne soit une tentative pour diviser les Vingt-Sept, qui se sont montrés pour l'instant plutôt unis sur le dossier.

Le différend entre l'Ukraine et la Russie a entraîné l'arrêt de l'approvisionnement vers 18 Etats, a contraint de nombreuses usines à fermer et privé certains foyers de chauffage.

L'Union européenne importe un quart de son gaz de la Russie, dont 80% passe par l'Ukraine. Moscou veut une très forte hausse du prix payé par l'Ukraine pour son gaz alors que cet ancien membre du bloc soviétique est en pleine crise économique.

"Il est clair aujourd'hui, même s'ils ouvrent les robinets ce soir et que le gaz commence à circuler, qu'il y a eu un dommage irréparable et une perte de confiance à la fois en la Russie et en l'Ukraine", a déclaré Martin Riman, ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce.

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