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ALHOURIYA
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5 avril 2009

CIDI : la grande conspiration ... attention au piège !

       

La paix est devenue le nouveau slogan de Déby et de ses griots. L’homme sent-il que sa chute est imminente ? En tout cas tous les signes d’une fin de règne sont perceptibles : comme Tombalbaye, à la fin de son règne, Déby confie non plus son sort à Dieu ou à son armée clanique pour laquelle, il a amassé, avec l’argent des Tchadiens, des déchets d’armements que certains Etats européens destinaient à l’abandon.
   

       

      A l’intérieur, malgré la fausse ouverture politique, après l’assassinat lâche du Dr Ibni, il a beau multiplié les « chantiers », fait une opération de communication autour de ses réalisations (voir site de la Présidence du Tchad), rien à faire ! Les Tchadiens en ont marre de sa gestion clanique du pouvoir car le Tchad s’enfonce.
   

       

      Sur le Front de l’Est,  malgré les armes amassées, malgré le recrutement des mercenaires, malgré les       campagnes d’intoxication, d’infiltrage, grassement payées,  Déby est dans la panique et dans une grande peur.
   

       

      L’heure est donc venue pour lui de mettre en place son plan B, en l’occurrence distraire les politico-militaires en annonçant une initiative de paix alors que se met en place une grande offensive contre son armée clanique, largement infiltrée et d’ailleurs très coopérative avec les rebelles.
   

       

      Le choix de la fantomatique CIDI pour une « évaluation technique » participe de ce       plan.
   

           

      Et pourtant, il y a eu des initiatives plus sérieuses qui n’ont jamais retenu l’attention du       dictateur.
   

   

      A titre de rappel, il y a eu la très représentative Initiative de Paix et de Réconciliation       (http://www.initiative-paix-tchad.org/) mis en place depuis fin 2002 et qui regroupe au moins 150 acteurs de la vie publique au Tchad (ADH, Syndicats, Associations religieuses, etc.) et dont le Comité de suivi est dirigé par l’équipe de Me Kemneloum Delphine.
   

           

      Il y a eu aussi le COPORT mis en place à l’issue de la Conférence de l’Opposition qui s’est tenue à       Paris. Malheureusement, elle n’a pas survécu aux dissensions internes.
   

   

      Enfin, l’initiative du très sage ancien Président Goukouni Weddeye qui à l’issue de la rencontre de Libreville en septembre 2007, ont créé le Groupe de Libreville dont le Comité Technique comprend des personnalités de la scène politique tchadienne qui ont une bonne expérience et maîtrise du « dossier tchadien » …Souvenez-vous de leur bref séjour à Ndjamena durant laquelle Idriss Déby a accepté le principe d’une  « feuille de route » pour une paix définitive au Tchad.
   

           

      Si Déby recherche la paix, une paix réelle et véritable, c’est à son honneur ! Le problème c’est que Déby       a choisi de s’appuyer sur des « pions » qu’il a placés depuis 3 ans déjà. En l’occurrence, le Dr Djimé Adoum, qui rappelez-vous, il y a encore quelques mois critiquait « le système Déby », un système, disait-il en substance, basé sur l’injustice ; or vous savez tous que sans justice, la paix n’est jamais possible.
   

   

      C’est malgré tout cette CIDI qui sera chargé d’évaluer techniquement les différents accords de       paix. Créée à l’issue d’une rencontre qui a regroupé à peine une dizaine de personnes à Paris au lendemain de l’offensive rebelle de février 2008, la désignée ONG est composée de personnes issues ou proches de la rébellion tchadienne : Dr Adoum Djimet,       Mohamed Kébir, Lyadish Ahmed, Bandjim, Mme Borkou, Abdelmanane, et bien d’autres       encore comme Boulandi, Makaila. Comment des personnes qui à longueur de journée font du départ de Déby une condition minimum de leur lutte       pourraient-elles se voir se confier une telle mission ?
   

           

      Certes, personne n’a le monopole de la recherche de la paix, mais comment le gouvernement tchadien peut-il confier à des personnes qu’il traite de « mercenaires », de « voyous » l’évaluation des accords de paix ? C’est un choix non seulement qui manque de logique, mais qui est de nature à apporter la méfiance. Déby chercherait-il à gagner du temps ?
   

   

      Ou, est-ce la preuve que ce gouvernement est dans la panique ? Aucun doute ! La peur change de camp et Déby veut attirer les politico-militaires dans le piège de la paix et de la réconciliation pour qu’ils l’accompagnent aux prochaines élections présidentielles.
   

           

      Mais aucune paix, ne peut se faire avec Déby au pouvoir. Aucune paix tant que le «       système Déby » n’est pas éradiqué. Personne n’est dupe ! Laouna Gong Raoul dirait « Banana ma louti koura tinen ».
   

   

      Oui, la paix que recherchent les Tchadiens n’est pas simplement une absence de conflit armé, mais aussi et surtout la paix sociale. Lorsqu’Idriss Déby pousse le Maire de Ndjamena a exproprié, au mépris des procédures légales, il ne recherche pas la paix, lorsqu’il fait recruter ses « combattants » à la Fonction publique, il ne recherche pas la paix, lorsqu’il nomme les siens, sans compétences, à des postes importants, lorsqu’il pille les ressources du pays, lorsqu’il prend des mesures brutales (le charbon, les déguerpissements, etc.), lorsqu’il refuse la démocratie, c'est-à-dire une expression libre des citoyens, lorsqu’il confisque le pouvoir, etc…. il ne veut pas la paix. !
   

           

      Et ce ne sont pas les nombreux chantiers (Lycées, marchés, instituts, etc), confiés à des entreprises familiales (la famille ITNO bien sûr) de Travaux Publics, qui d’ailleurs n’ont aucune compétence technique pour réaliser des ouvrages durables, qui changeront la réalité très dure pour nos concitoyens.
   

   

      Déby refuse d’écouter, il veut confisquer le pouvoir par les armes, il ne respecte pas la       Constitution et les Lois : il doit donc partir ! Cette condition n’est pas négociable. Aucune autre solution n’est envisageable. D’ailleurs, cette fois-ci, et selon les rumeurs, les rebelles ont pour projet d’occuper  durablement les autres villes du Tchad, s’ils ne parviennent pas à déloger le dictateur de son palais. Cette situation sera très complexe et difficile à gérer par les différents soutiens de Déby.
   

           

      Quoi qu’il en soit, le temps est donc venu que les nombreux « partenaires » du Tchad, ainsi que l’indolente « communauté internationale » comprenne qu’elle se fait de plus en plus complice d’un régime qui martyrise son peuple.
   

   

      A Madagascar, ce sont les mêmes qui viennent d’installer au pouvoir un « disc jockey ». Oui, les mêmes avocats de la « légalité et de la légitimité » qui pour des contrats miniers attribués à d’autres qu’eux, n’ont pas hésité à humilier Marc Ravalomanana,  pourtant démocratiquement élu. Ne participent-ils pas ainsi à la régression de la démocratie dans ces pays ?  La preuve, au Tchad, ils co-assistent un régime dictatorial, autocratique, criminel (qui par leur complicité assassine des opposants).
   

           

      Pourtant, nous aurions voulu une coopération technique, économique, militaire, efficace et respectueuse de nos valeurs et aspirations respectives. Au lieu de ça, ils nous imposent des dictateurs. Mais contrairement à ce qu’ils clament ci et là pour se justifier, qu’ils sachent ceci : aucune dictature n’est légitime ! Et le peuple tchadien, pas moins qu’un autre, ne mérite d’être sacrifié autant d’années.
   

   

      La seule solution, reste donc le départ de Déby. Aucune solution de paix n’aboutira tant que le « système Déby » lui-même n’est pas complètement démantelé. Des accords de paix, avec des rentrées au gouvernement, on n’en veut pas. Et la  CIDI, ferait mieux d’évaluer déjà les différentes       « ouvertures »  de gouvernement et « accords » de paix sous Déby. Elle se rendra compte qu’aucune n’a réussi parce que le « système Déby » a eu raison d’eux. Et ce n’est pas Enoch       Djondang qui me démentira.
   

           

      Idriss Déby sait ce qu’il doit faire pour retrouver la paix, qu’il s’exécute donc ! Toutes les recommandations sont consignées dans les cahiers de charges de la Conférence Nationale Souveraine. S’il s’obstine, il partira de gré ou de force un matin de ce mois d’avril.
   

   

      La rébellion tchadienne, dans sa grande majorité, ne se bat pas pour une communauté, ni  moins encore pour l’émancipation d’une région ou d’une une religion, elle se bat essentiellement contre la corruption institutionnalisée par Déby, contre l’injustice, le refus de la démocratie. Rien de plus légitime ! Et la présence dans la rébellion des anciens courtisans ne changera pas les motivations de cette lutte
.
   

           

      Vive l’UFR !
   

   

      Alfred KRIGA
   

   

      alfiga@ymail.com 
   

          

France

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